Sans filtre & No limit…

Le pitch
Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s’inversent lorsqu’une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

L’avis Cin’Écrans
Cinq ans après avoir remporté une première palme d’or à Cannes avec le très grinçant THE SQUARE, le réalisateur suédois persiste et signe avec SANS FILTRE, un film encore plus noir, plus drôle, plus cynique et plus radical.
Par la même occasion, le cinéaste en profite pour rafler une seconde palme cannoise… tout aussi controversée que la première.
Il faut dire que le cinéma de Ruben Östlund est tout sauf consensuel et qu’il n’hésite jamais à forcer le trait, poussant à l’extrême son goût de la caricature pour servir son propos. Après le milieu de l’art, c’est celui de la mode, des influenceurs et celui de l’ultra capitalisme qu’il dénonce et moque avec une cruauté réjouissante. La lutte des classes est au cœur de ce film dont la force réside aussi dans sa manière de n’épargner personne. On en veut pour preuve la dernière partie du film, sur cette île à priori déserte, où le pouvoir change de camp.
Il faut saluer au passage le casting de ce film hors norme et lui aussi, mis à rude épreuve… Citons en particulier le jeune couple d’influenceurs incarné par Harris Dickinson et Charlbi Dean Kriek, brillante comédienne malheureusement disparue quelques mois après avoir présenté le film à Cannes, à l’âge de 32 ans.
Satire sociale savoureuse, impertinente et cruelle qui assume parfaitement ses excès, SANS FILTRE mérite bien une petite croisière ciné, même si elle n’est pas de tout repos…

Bonus ( DVD & Blu Ray)
Interviews de Ruben Östlund et de Dolly de Leon (18’49”, VOST)
Scènes coupées (12’40”, VOST)

Bonus supplémentaire avec le Blu Ray :
Un DVD avec une master class de Ruben Östlund animée par Marc Godin (environ 1H)
Avouons-le, on reste un peu sur sa faim avec le module de deux interviews croisées avec l’actrice philippine, Dolly de Leon, interprète d’Abigail et le réalisateur du film Ruben Östlund.
On n’apprend que peu de choses sur la genèse du projet et sa mise en œuvre. Le réalisateur se contentant même la plupart du temps de « pitcher » les principales séquences du film. Souhaitons que sa Master class proposée sur un DVD supplémentaire avec le Blu Ray soit plus passionnante (nous n’avons malheureusement pas pu le tester).

Quant aux sept scènes coupées, elles ne présentent pas toutes le même intérêt. Certaines d’entre elles (notamment celle, très drôle de la discussion entre Carl & Yaya autour de la bague de fiançailles) auraient sans aucun problème pu figurer dans le film et auraient donc bien mérité (comme souvent) une explication du metteur en scène concernant leur éviction.
Des bonus un peu décevants donc (rien autour de la présentation cannoise ni sur Charlbi Dean Kriek, véritable révélation du film, malheureusement disparue avant même la sortie du film en salles…)
Reste le film et c’est sans doute cela le plus important …