ÉTAT LIMITE
Un film de Nicolas Peduzzi
Documentaire – 2023 – France – 1h43
Sortie en salles le 1er mai 2024
L’histoire
Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l’hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l’établissement, s’efforce de rendre à ses patients l’humanité qu’on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ?

3 bonnes raisons de voir ce film
1/ ÉTAT LIMITE est le 3em long-métrage documentaire réalisé par Nicolas Peduzzi après SOUTHERN BELLE (2018) & GHOST SONG (2021).
Le cinéaste nous offre ici un film puissant et passionnant que certain.e.s ont pu découvrir l’an passé à Cannes (sélection de l’Acid) ou même sur Arte puisqu’ÉTAT LIMITE a bénéficié d’une diffusion sur la chaîne franco-allemande en amont de cette très méritée sortie sur grand écran.
L’ÉTAT LIMITE du titre est celui évidemment de la plupart des patients montrés dans le film, celui de l’hôpital en général mais aussi et peut-être surtout celui de ce jeune psychiatre que la caméra de Nicolas Peduzzi suit pas à pas, dans sa quête généreuse d’offrir du bien-être à ses patients.
2 / Aussi passionnant que bien des fictions, ÉTAT LIMITE dresse le portrait sans fard d’un psychiatre vaillant, engagé et très attentionné, dont la tâche semble néanmoins parfois insurmontable.
« On passe notre temps à douter mais on le cache… »
Le jeune médecin dont le rêve est que « la psychiatrie disparaisse » semble rongé par une forme de mélancolie quand il confie ses doutes à certain.e.s de ses collègues du centre hospitalier.
À l’instar de ce « super héros du quotidien » le film pose de nombreuses questions sur un système à l’agonie et un vaisseau hospitalier qui prend l’eau de toute part.
« Est-ce qu’on ne se rend pas un peu complice de ce système en acceptant toutes ces missions ? Impossible de les remplir correctement »
3 / Lorsqu’ÉTAT LIMITE s’achève, on n’a qu’une envie celle de rappeler à Jamal Abdel Kader, véritable médecine de l’âme, ce conseil qu’il prodigue à Romain, un aide-soignant dévoué mais désabusé « Pour prendre soin des gens, faut prendre un peu soin de nous ! » On ne saurait mieux dire…
Cassandre… Les mécaniques de l’ombre
Sur le papier, ce premier long-métrage avait tout du projet casse-gueule entre sujet tabou et parti-pris artistiques audacieux. Et pourtant tout passe ! On se prend le film en pleine face, tel un uppercut d’émotions. Percutant et bouleversant !
Wet Monday – Blessures invisibles…
Un premier long-métrage singulier qui nous entraîne dans les pas d’une jeune polonaise de 15 ans, en lutte quotidienne pour se sortir d’un violent traumatisme. Un film parfois déroutant mais qui mérite votre curiosité !
Le garçon – Se souvenir des belles choses…
Avec ce film, entre documentaire et fiction, Zabou Breitman et Florent Vassault signent une œuvre très singulière et profondément émouvante qui interroge sur le temps qui passe et les traces qu’on laisse.