ON IRA
Un film d’Enya Baroux
Scénario : Enya Baroux & Martin Darondeau
Avec Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala, Juliette Gasquet…
Comédie dramatique – 2024 – France – 1h37
Sortie en salles le 12 mars 2025
L’histoire
Marie, 80 ans, en a ras le bol de sa maladie. Elle a un plan : partir en Suisse pour mettre fin à ses jours. Mais au moment de l’annoncer à Bruno, son fils irresponsable, et Anna sa petite-fille en crise d’ado, elle panique et invente un énorme mensonge. Prétextant un mystérieux héritage à aller chercher dans une banque suisse, elle leur propose de faire un voyage tous ensemble. Complice involontaire de cette mascarade, Rudy, un auxiliaire de vie tout juste rencontré la veille, va prendre le volant du vieux camping-car familial, et conduire cette famille dans un voyage inattendu.

L’avis Cin’Écrans ****1/2
Très jolie surprise que ce premier long-métrage réalisé par l’actrice-scénariste Enya Baroux (FLEUR BLEUE, série actuellement disponible sur myCanal).
Avec ON IRA qui aborde la question souvent taboue de la fin de vie et celle très clivante du droit à mourir dans la dignité, Enya Baroux n’a pas choisi la facilité. D’autant qu’avec la fidèle complicité de son ami coscénariste Martin Darondeau, ils ont choisi de traiter ce sujet sensible sous forme de comédie. Une comédie à haute teneur en émotion qu’ils ont développée avec raison et détermination durant sept ans, sans jamais rien lâcher sur leurs ambitions.
À travers ce film très intime, véritable bijou de tendresse, à la portée universelle, la jeune femme rend hommage à sa grand-mère disparue.
Une femme forte et indépendante dont Enya Baroux était très proche et pour laquelle, grâce à la fiction, elle a imaginé une fin de vie différente de sa triste réalité dans un hôpital.
Avec ON IRA, la réalisatrice réussit haut la main le pari gonflé d’envisager la mort sans pathos, sans drame excessif à travers un récit lumineux qui célèbre la vie.
Si la belle réussite tient en grande partie dans l’intelligence de son scénario, impossible de faire l’impasse sur celles et ceux qui lui donnent vie, à commencer par Hélène Vincent.
La comédienne nous avait bouleversé il y a quelques années dans QUELQUES JOURS DE PRINTEMPS de Stéphane Brizé, dans lequel son personnage choisissait, lui aussi, le suicide assisté en Suisse, mais sur un ton beaucoup plus noir.
Une fois de plus, la finesse de jeu d’Hélène Vincent nous fait passer du rire au larmes, en une fraction de secondes. Du grand art ! Mais il faut dire qu’elle est formidablement entourée par un casting 5 étoiles : Juliette Gasquet (sa petite fille dans le film), avec qui elle a partagé le Prix d’interprétation féminine du dernier Festival de l’Alpe d’Huez , David Ayala (récemment nommé aux César pour son rôle dans MISERICORDE d’Alain Guiraudie) et Pierre Lottin, dont on ne cesse, à juste titre, de saluer le talent et la singularité de son jeu, de EN FANFARE aux TUCHE en passant par QUAND VIENT L’AUTOMNE de François Ozon (déjà avec Hélène Vincent).
Vous l’aurez compris, ON IRA fait partie de ces films qui touchent directement au cœur et ça fait un bien fou ! Même si je dois bien l’avouer, la découverte du film s’est faite, pour ma part, dans des circonstances très particulières et troublantes de similitudes sur certains points ! C’est dire sa force…
Le + Cin’Écrans
Cette rencontre que je vous invite à partager avec l’épatante Enya Baroux est donc sans doute l’une des plus difficiles qu’il m’ait été donné d’envisager.
Et pour cause, au moment de réaliser cette interview, ma maman vivait ses dernières heures à l’hôpital de Royan.
C’est au cinéma Le Lido qu’elle a beaucoup fréquenté et où elle adorait découvrir les films que je lui conseillais (ou pas d’ailleurs), que j’ai donc échangé avec la jeune réalisatrice de ce formidable film que j’aurai pourtant adoré voir dans d’autres circonstances.
La vie en a malheureusement décidé autrement, mais je suis heureux et fier d’y être arrivé, avec la fidèle et indispensable complicité de FX …
Si ON IRA est dédié à la grand-mère d’Enya Baroux, cette interview l’est évidemment à ma maman, celle que je surnommais malicieusement depuis 3 ans « La reine du Lido… »
Jean-Luc Brunet- Cin’Écrans
INTERVIEW ENYA BAROUX
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