JUNIORS
Un film de Hugo P. Thomas
Scénario de Hugo P. Thomas, Jules Lugan
Avec Vanessa Paradis, Ewan Bourdelles, Noah Zandouche
Comédie – 1h35 – France
Sortie en salles le 26 juillet 2023
L’histoire
Jordan, 14 ans, s’ennuie dans le petit village de Mornas. Sa mère infirmière étant souvent absente, il s’occupe avec son meilleur ami Patrick en jouant à leur console affectueusement nommée Jessica. Mais lorsque Jessica rend l’âme, Jordan décide de simuler une maladie et de monter une cagnotte en ligne pour s’en racheter une.
3 bonnes raisons de voir ce film
1/ JUNIORS est le premier long métrage en solo de Hugo P.Thomas, coréalisateur en 2016 du très étonnant WILLY 1ER. Deux long-métrages très différents mais qui ont pour dénominateur commun, le désir d’intégration de leur deux personnages principaux.
Dans JUNIORS, suite à un concours de circonstances, Jordan se prend à rêver d’une vie différente, de quitter enfin sa campagne pour monter dans une grande ville et vivre autrement. Son inattendue mésaventure va le faire grandir plus vite que prévu et lui ouvrir les yeux sur la réalité de son quotidien et de ses proches.
A ce titre, il faut saluer l’audace du réalisateur qui filme avec justesse et sans fausse nostalgie, la France des campagnes finalement assez peu montrée au cinéma. Parmi les autres bonnes idées du film, celle de montrer les dérives possibles du groupe, en l’occurrence, celui d’une bande de collégiens qui décident de se raser la tête en soutien à Jordan, avant de dériver doucement vers un mouvement type « Skinhead »
2/ Si JUNIORS évoque par moments d’autres teen movie français tels que LES BEAUX GOSSES (2009) de Riad Sattouf ou LE NOUVEAU (2015) de Rudi Rosenberg, il n’en possède malheureusement pas la même maitrise.
La faute, sans doute, à une question de rythme et à l’envie assumée du réalisateur de mêler naturalisme et antinaturalisme. Sans oublier sa volonté louable de travailler avec de nombreux acteurs non professionnels (à l’exception notoire de Vanessa Paradis).
Le résultat s’avère un peu inégal, avec des moments très drôles (les inénarrables scènes des cours de self défense avec un prof totalement « ouf ») d’autres plutôt touchants (essentiellement les séquences entre Jordan et Patrick) et certains qui fonctionnent beaucoup moins bien comme celle où Jordan est contraint par sa mère à passer du temps avec un jeune malade à l’hôpital.
3/ Durant une bonne partie du film, on s’interroge sur l’utilité d’avoir offert le rôle de la mère de Jordan à Vanessa Paradis tant la comédienne, malgré sa justesse, n’a pas grand-chose à défendre. Et puis, soudain, dans la dernière ligne droite JUNIORS change de registre et ose s’aventurer dans le chemin périlleux de l’émotion. Avec une juste distance le réalisateur vient finalement nous cueillir au détour de deux séquences très réussies où mère et fils arrivent enfin à se parler et à se dire les choses…
Le risque était grand, à ce moment-là du film, de verser dans un sentimentalisme un peu niais, il n’en est rien, grâce notamment à la sobriété de jeu et au talent conjugué de Vanessa Paradis et de son jeune fils de cinéma Ewan Bourdelles, dont c’est le 1er film.
On en regrette d’autant plus que JUNIORS ne soit pas arrivé à trouver un meilleur équilibre de ton entre pure comédie et chronique familiale.
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