LOVEABLE (Elskling)

Un film de Lilja Ingolfsdottir
Scénario de Lilja Ingolfsdottir
Avec Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem
Drame – 2024 – Norvège – 1h41

Sortie en salles le 18 juin 2025

L’histoire
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l’évidence : ils sont faits l’un pour l’autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu’il veut divorcer…

L’AVIS CIN’ÉCRANS ***1/2

Ce premier long-métrage de la scénariste-réalisatrice norvégienne Lilja Ingolfsdottir est surprenant de bout en bout. LOVEABLE qui débute de manière volontairement appuyée comme un conte de fée moderne, plonge très vite, grâce à un beau sens de l’ellipse, dans les affres et la violente réalité de la crise conjugale.

C’est cette puissante matière psychologique que Lilja Ingolfsdottir sonde une heure quarante durant, à travers le récit de la naissance d’une passion amoureuse jusqu’à la séparation et ses conséquences.

Le film interroge judicieusement et sans aucun manichéisme la question de l’assignation des rôles dévolus (par qui, pour qui ?) aux hommes et aux femmes.
Cet équilibre dans la description d’une réalité post-amoureuse, parfois sordide, participe grandement à la réussite du film, même si le personnage principal du film reste sans aucun doute celui de Maria.

Ainsi dans la seconde partie du film, la réalisatrice fait le choix de se focaliser essentiellement sur cette dernière. Elle ausculte au plus près le vécu et le ressenti de cette femme débordée par une charge mentale trop forte et pour qui l’estime de soi est loin d’être une évidence.
Conséquence, Maria a un mal fou à se confronter à l’absence de l’autre, cet homme avec qui ils se sont aimés follement jusqu’à la rupture…

Cette femme blessée est incarnée avec puissance et sobriété par Helga Guren.
La composition pleine de nuances de la comédienne norvégienne atteint par moments des sommets, comme lors de cette séquence intense de confrontation avec sa mère. Un moment de vie cruel mais tellement explicite sur la complexité de la nature humaine, sur l’idée de reproduction du modèle familial et sur les soubresauts, parfois fatals, que réservent la vie amoureuse.   

LOVEABLE n’est pas sans rappeler, par instants, le cinéma de Woody Allen, Ingmar Bergman, John Cassavetes ou bien encore celui de son compatriote Joachim Trier. Excusez du peu !

Vous l’aurez compris, il n’y a aucun doute là-dessus, malgré des influences peut-être parfois un peu trop visibles, LOVEABLE marque la naissance d’une cinéaste avec qui il va désormais falloir compter !    

Jean-Luc Brunet / Cin’Écrans

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