CASSANDRE

Un film d’Hélène Merlin
Scénario Hélène Merlin, avec la collaboration de Clara Bourreau et Anne-Claire Jaulin
Avec Billie Blain, Zabou Breitman, Eric Ruf, Florian Lesieur, Laïka Blanc-Francard, Guillaume Gouix
Drame – 2024 – France – 1h39
Sorti en salles le 2 avril 2025

Disponible en DVD & VOD depuis le 6 août – Zinc.

Version Française Dolby Digital 5.1 et 2.0
Audiodescription
Sous-titres français pour sourds et malentendants

L’histoire

Été 1998. Campagne. Cassandre a 14 ans. Dans le petit manoir familial, ses parents et son frère aîné remarquent que son corps a changé. Heureusement, Cassandre est passionnée de cheval et intègre pour les vacances, un petit centre équestre où elle se fait adopter comme un animal étrange. Elle y découvre une autre normalité qui l’extrait petit-à-petit d’un corps familial qui l’engloutit…

Le film ****1/2

Avec ce premier long-métrage librement inspiré de sa propre histoire, Hélène Merlin nous livre une œuvre éminemment sensible, puissante et utile autour des mécanismes diaboliques de l’inceste familial.

Le temps long (près de 10 ans) qu’il a fallu à la scénariste-réalisatrice pour mener à bien son projet, lui a sans doute été bénéfique, tant elle a su éviter l’écueil du simple récit autobiographique pour nous offrir avec CASSANDRE, un conte noir remarquablement écrit, tout à la fois épidermique et réfléchi, mais surtout purement cinématographique.
On est ainsi bluffé par la manière audacieuse avec laquelle la jeune réalisatrice ose et manie le mélange des genres mettant le spectateur dans une situation inconfortable, tant le rire provoqué par certaines situations de départ, vire à un sentiment de gêne, voire de culpabilité à mesure que le récit avance.  

Aborder frontalement un tel sujet en osant par moments l’humour noir est sans aucun doute un acte de survie mais aussi la manière la plus intelligente de retenir l’attention des spectateurs et de l’obliger au(x) questionnement(s).

La mise en scène, elle aussi nous interpelle par ses audaces surréalistes à l’instar de ces pauses « respirations » proposées par Hélène Merlin à travers la poésie bienvenue de courtes séquences psychanalytiques autour de la manipulation d’une poupée.
Rien ne semble avoir été laissé au hasard (que ce soit la place de la caméra, le travail sur le cadre, le son…) pour donner tout son retentissement et sa force à ce récit qui dérange et questionne.   

Saluons enfin la justesse absolue du casting. Que ce soient Billie Blain ou Florian Lesieur, véritables révélations du film en passant par leurs parents dans le film Zabou Breitman et Eric Ruf, il convient de dire à quel point leur jeu, toujours sur le fil, est subtil.
N’oublions pas dans ce concert de louanges les prestations de Guillaume Gouix et Laïka Blanc-Francard qui apportent avec leur personnage et leur jeu, une douceur bienvenue au propos.

N’hésitez donc surtout pas, que vous l’ayez vu ou non en salles, à (re)découvrir ce premier long-métrage remarquablement écrit, mis en scène et interprété.
On attend désormais avec impatience le second film de sa très prometteuse réalisatrice.

Jean-Luc Brunet / Cin’Écrans

Pas de bonus

Malheureusement, même si le film se suffit à lui-même….

Le + Cin’Écrans

Découvrez ci-dessous, l’interview d’Hélène Merlin & Zabou Breitman avec qui nous avons eu grand plaisir à échanger en octobre 2024, à l’occasion de la présentation de CASSANDRE, en avant-première au Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz

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