CONNEMARA
Un film d’Alex Lutz
Scénario d’Alex Lutz, Amélia Guyader & Hadrien Bichet d’après l’œuvre de Nicolas Mathieu
Avec Mélanie Thierry, Bastien Bouillon, Jacques Gamblin, Eliot Giraud, Bruno Sanches, Alexandre Auvergne…
Drame – 2025 – France – 1h55
Sortie en salles le 10 septembre
L’histoire
Issue d’un milieu modeste, Hélène a quitté depuis longtemps les Vosges. Aujourd’hui, elle a la quarantaine. Un burn-out brutal l’oblige à quitter Paris, revenir là où elle a grandi, entre Nancy et Epinal. Elle s’installe avec sa famille, retrouve un bon travail, la qualité de vie en somme… Un soir, sur le parking d’un restaurant franchisé, elle aperçoit un visage connu, Christophe Marchal, le beau hockeyeur des années lycée. Christophe, ce lointain objet de désir, une liaison qu’Hélène n’avait pas vu venir… Dans leurs étreintes, ce sont deux France, deux mondes désormais étrangers qui rêvent de s’aimer. Cette idylle, cette île leur sera-t-elle possible ?

L’AVIS CIN’ÉCRANS ****
S’il n’a pas réussi à obtenir les droits d’adaptation de LEURS ENFANTS APRÈS EUX qu’il convoitait (ce sont finalement les frères Boukherma qui ont adapté le roman de Nicolas Mathieu), Alex Lutz a obtenu ceux de CONNEMARA, du même auteur.
Et le spectateur ne peut que s’en réjouir, tant la réussite est au rendez-vous.
Avec ce quatrième long-métrage, Alex Lutz affirme haut et fort ses qualités de metteur en scène pour nous offrir une œuvre profondément originale et personnelle, tout en conservant l’acuité de la plume de Nicolas Mathieu. On retrouve, notamment, dans ce film intense tout ce qui fait le sel de l’écriture du romancier à travers la peinture de cette France provinciale qu’il sait décrire comme personne et sans condescendance aucune.
Pour mettre en image ce récit d’un autre, le cinéaste a fait des choix de mise en scène assez audacieux avec notamment un beau sens de l’ellipse. Il utilise aussi et avec beaucoup d’intelligence une voix off (choix souvent délicat), celle d’Hélène, pour que le spectateur ressente pleinement les sentiments de cette dernière. Et il a fait le choix judicieux de poser sa caméra à hauteur de cette héroïne, dont il capte le moindre soubresaut du corps, le moindre mouvement du regard, avec une bienveillance extrême.
Si ses trois premiers longs métrages (et en particulier le très original GUY) confirmaient l’acuité et le sens de l’observation inné d’Alex Lutz, CONNEMARA révèle un formidable cinéaste, avec un point de vue affirmé sur son récit et ses personnages.
Il fallait que ses comédien.ne.s fassent une confiance absolue au regard de leur réalisateur pour accepter que sa mise en scène soit aussi intrusive. En effet, la caméra d’Alex Lutz colle au plus près des corps, sans jamais néanmoins, mettre le spectateur dans une situation embarrassante ou voyeuriste.
Les mots vont finir par manquer pour dire à quel point Mélanie Thierry est une actrice exceptionnelle, jusque dans ses silences… Son regard dans ce film est une nouvelle fois bouleversant et son jeu d’une intensité et d’une justesse inouïes.
Il serait injuste de passer sous silence la performance subtile, toute en fragilité, de son principal partenaire de jeu, l’excellent Bastien Bouillon. Lauréat du César du Second rôle en 2023 pour LA NUIT DU 12, il est devenu en quelques mois (alors qu’il tourne depuis des années), un acteur absolument indispensable à notre paysage cinématographique, à travers des films aussi différents que LE COMTE DE MONTE CRISTO, PARTIR UN JOUR ou AUX JOURS QUI VIENNENT.
La puissance et la sensualité que dégage le duo Mélanie Thierry / Bastien Bouillon est pour beaucoup dans l’immense plaisir que l’on prend à la découverte de CONNEMARA.
Mais nul doute que vous serez également bluffé par la mise en scène inspirée d’Alex Lutz qui, avec cette une œuvre fiévreuse, vibrante, charnelle, signe sans aucun doute, son film le plus abouti, le plus enthousiasmant.
Jean-Luc Brunet / Cin’Écrans
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