L'INNOCENCE (Monster)
Un film de Hirokazu Kore-Eda
Scénario Yûji Sakamoto
Avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa
Drame – Thriller – 2H06 – Japon
Sortie en salles le 27 décembre 2023
L’histoire
Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…
3 bonnes raisons de voir ce film
1/ Après un détour par la Corée pour LES BONNES ÉTOILES, son précédent long-métrage, Hirokazu Kore-Eda est de retour au Japon pour nous offrir ce film remarquablement écrit, sensible et surprenant.
C’est la première fois, depuis son premier long métrage MABOROSI en 1995 que Hirokazu Kore-Eda réalise un film dont il n’a pas écrit le scénario. Alors que le film pouvait prétendre à bien d’autres récompenses, c’est le prix du scénario (un script magnifique et labyrinthique, signé Yûji Sakamoto) que le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund (2 palmes d’or pour THE SQUARE et SANS FILTRE) lui a attribué à Cannes en mai dernier.
L’INNOCENCE a également valu au cinéaste japonais la Queer Palm 2023. Une récompense plus que méritée mais qui peut paraitre étonnante au premier abord, tant le cœur du film, sa véritable raison d’être (qui lui a valu ce prix) est abordé subtilement mais tardivement dans le film.
Il faut dire que le réalisateur prend son temps et a choisi de nous raconter l’histoire du jeune Minato à travers trois points de vue successifs et trois regards, celui de sa mère, de son enseignant et de l’enfant lui-même. Trois regards qui se croisent, se complètent et se contredisent pour notre plus grand plaisir de spectateur.
2 / L’INNOCENCE est un film profondément délicat, subtil et bouleversant qui nous cueille littéralement. Une œuvre intense, transcendée par une mise en scène intelligente mais sans esbroufe, que l’on ne peut que conseiller aux inconditionnels de RASHÔMON (1952) d’Akira Kurosawa, pour sa forme atypique ou de STAND BY ME (1986) de Rob Reiner, pour son magnifique regard porté sur l’enfance.
3 / Certes, ce n’est pas la raison principale d’aller voir L’INNOCENCE mais on vous conseille néanmoins quand même de vous précipiter en salles. Non seulement, vous y découvrirez le dernier grand film de 2023 et l’un des plus beaux d’Hirokazu Kore-Eda, mais vous y entendrez aussi la magnifique partition écrite par Ryûichi Sakamato pour accompagner les mésaventures du jeune Minato.
Rappelons que l’on doit à ce génial compositeur disparu en mars dernier quelques somptueuses bandes originales comme celles, entre autres, de FURYO, LE DERNIER EMPEREUR (qui lui vaut l’Oscar de la meilleure musique originale en 1988) ou THE REVENANT. L’INNOCENCE qui est le dernier film dont il ait composé la bande originale lui est évidemment dédié.
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