L' INNOCENCE (Monster)

Drame – Thriller – 2h06 (Blu ray) 2h02 (DVD) – 2023 – Japon
Réalisation :  Hirokazu Kore-Eda
Scénario : Yûji Sakamoto
Avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa…

Sorti en salles le 27 décembre 2023
Disponible en Blu ray & DVD– 1er mai 2024 – Le Pacte

Image : 16/9 – Son : Japonais – français Dolby Audio DD 5.1
Audiodescription pour les aveugles et malvoyants
Sous titres français pour sourds et malentendants

L’histoire
Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…

Le film *****
Après un détour par la Corée pour LES BONNES ÉTOILES, son précédent long-métrage, Hirokazu Kore-Eda était de retour au Japon pour nous offrir, en 2023, ce film remarquablement écrit, sensible et surprenant.

C’est la première fois, depuis son premier long métrage MABOROSI en 1995 que Hirokazu Kore-Eda réalise un film dont il n’a pas écrit le scénario. Alors que L’INNOCENCE pouvait prétendre à bien d’autres récompenses, c’est le prix du scénario (un script magnifique et labyrinthique, signé Yûji Sakamoto) que le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund (2 palmes d’or pour THE SQUARE et SANS FILTRE) lui a attribué à Cannes l’an passé.

L’INNOCENCE a également valu au cinéaste japonais la Queer Palm 2023. Une récompense plus que méritée mais qui peut paraitre étonnante au premier abord, tant le cœur du film, sa véritable raison d’être (qui lui a valu ce prix) est abordé subtilement mais tardivement dans le film.
Il faut dire que le réalisateur prend son temps et a choisi de nous raconter l’histoire du jeune Minato à travers trois points de vue successifs et trois regards, celui de sa mère, de son enseignant et de l’enfant lui-même. Trois regards qui se croisent, se complètent et se contredisent pour notre plus grand plaisir de spectateur.

L’INNOCENCE est un film profondément délicat et bouleversant qui nous cueille littéralement. Une œuvre intense, transcendée par une mise en scène subtile et sans esbroufe, que l’on ne peut que conseiller aux inconditionnels de RASHÔMON (1952) d’Akira Kurosawa, pour sa forme atypique ou de STAND BY ME (1986) de Rob Reiner, pour son magnifique regard porté sur l’enfance.

A noter enfin et même si ce n’est pas le principal argument pour découvrir L’INNOCENCE, que sa musique est signée Ryūichi Sakamoto.
On doit à ce génial compositeur disparu en mars dernier quelques somptueuses bandes originales comme celles, entre autres, de FURYO, LE DERNIER EMPEREUR (qui lui vaut l’Oscar de la meilleure musique originale en 1988) ou THE REVENANT.
L’INNOCENCE qui est le dernier film dont il ait composé la bande originale lui est évidemment dédié.

Bonus ****
Entretien avec Hirokazu Kore-Eda (8mn)
Making-of (1h06)
Les coulisses du tournage (7mn)

C’est un copieux menu de bonus qui nous est proposé en accompagnement du film avec un riche making-of de plus d’une heure, introduit par des images de la présentation cannoise du film et un entretien d’une petite dizaine de minutes avec Hirokazu Kore-Eda.
Le cinéaste y revient notamment sur le thème de l’homosexualité, son travail avec les enfants et sur sa collaboration tardive avec le génial Ryūichi Sakamoto qui lui a composé deux thèmes pour le film. Le reste de la BO étant composée de musiques figurant sur un album existant du musicien.

Enfin, plus anecdotique, le module « Coulisses de tournage » propose en alternance quelques scènes coupées et une série de « claps » par l’équipe du film.

Partagez
Tweetez
Enregistrer
Partagez